2085 – 2100 II – Metallah

5) Le Triumvirat matriarcal

Alors que Chat’sky est triomphalement reconduit dans ses fonctions de chancelier par un Congrès tout acquis à sa cause, s’ouvre la période que l’on qualifia de Triumvirat matriarcal. Ayant échoué dans sa tentative de prendre le pouvoir, Vera Macmaon accepte à contrecœur de s’éclipser au profit de son alliée mais rivale Nephtys qui, pouvant compter sur le soutien de la majorité des parlementaires de Hamal, Mirach et Naos, est élue chancelière de la nouvelle Confédération Métallahienne. Le gouvernement de la nation dissidente prête allégeance à l’Administration ghule et coupe toute relation diplomatique avec le gouvernement de la Fédération qu’elle accuse de collusion avec l’ennemi. Chat’sky est quant à lui brocardé comme un agent aux ordres d’un clergé spirite oeuvrant pour le compte de la Résistance.

La population de la galaxie de Métallah se retrouve déchirée par cette Sécession, l’union de ses peuples qui lui était si chère vient de voler en éclats, laissant derrière elle beaucoup d’amertume et de regrets. Si son instigateur de l’ombre, Akpuch, se félicite de cette situation, persuadé de disposer à présent du temps qui lui manquait si cruellement pour rassembler ses forces et mater la rébellion, à contrario Hadlum s’en attriste, redoutant que la situation de dégénère en guerre civile.

6) Guerre d’usure

Chacun campant sur ses positions, les forces en présence se retrouvent au pied du mur. Entouré de ses ministres des Affaires Etrangères et de la Défense, le chancelier Chat’sky annonce dans un vibrant discours retransmis à travers la galaxie l’entrée en guerre de la Fédération Métallahienne contre l’Administration ghule et l’Empire zolien. Il appelle également les populations de Hamal, Mirach et Naos à se joindre aux forces fédérales pour libérer la galaxie de Métallah, appel violemment rejeté par les gouverneurs de ces planètes qui annoncent en retour mobiliser les forces confédérées pour soutenir l’Administration ghule. Les machines de guerre se mettent dès lors en marche et des blocus sont instaurés de part et d’autre entre les planètes. La Fédération fait condamner toutes les Portes intergalactiques extérieures afin d’éviter qu’elles ne soient utilisées par l’ennemi pour une possible invasion.

Bien qu’essentiellement orientée vers la défense, l’armée de la Fédération peut compter sur une solide flotte de vaisseaux de guerre et sur des forces terrestres dont les rangs grossissent chaque jour, la mobilisation populaire née dans la rue se traduisant par l’enrôlement de plusieurs millions de recrues, à tel point que les casernes se retrouvent rapidement pleines et à court d’armes. Le Congrès fédéral vote en urgence une importante augmentation des crédits de l’armée et de nombreux grands centres de production sont mis à contribution pour soutenir l’effort de guerre.

Alors que l’on pouvait s’attendre à une offensive ghule contre Métallah, Akpuch crée la surprise en prenant pour cible Eolia. Par cette attaque éclair, il compte prendre de court les forces fédérales tout en sécurisant ses arrières, lui permettant ainsi d’attendre les renforts. Mais à leur grande surprise, les Ghuls butent sur une farouche résistance des Eoliens, peuple d’ordinaire pacifique qui n’hésite pourtant pas à jeter toutes ses forces dans la bataille, ceci au prix de nombreux morts. On peut ainsi assister à des actes désespérés où des vaisseaux de commerce remplis d’explosifs viennent percuter les croiseurs de l’Administration ghule.

Cela laisse juste assez de temps à l’amirale Nehoma pour rejoindre Eolia à la tête des renforts partis de Métallah. Originaire de l’ancienne Sadalmelek, cette fine tacticienne prend le risque de diviser ses forces, une partie harcelant celles de l’Administration qui attaquent Eolia tandis que l’autre engage le combat avec les vaisseaux ghuls restés en orbite de Hashra. Surpris par une telle audace et craignant un bombardement du palais d’Akpuch, les officiers ghuls préfèrent rassembler leurs forces pour sécuriser le siège de l’Administration. L’amirale Nehoma ordonne alors à sa flotte de se replier en orbite d’Eolia où la défense commence à s’organiser en prévision d’une nouvelle offensive ghule.

Avec l’arrivée des renforts de l’Administration s’ouvrent trois fronts principaux, le premier entre Métallah et Hamal où les Ghuls peuvent compter sur le soutien de Nephtys, un second en orbite de Naos où les forces sches se rassemblent en masse, et le troisième entre Eolia et Hashra où les combats sont les plus intenses et meurtriers. Fidèle à sa position et en faisant une question d’honneur, Akpuch repousse une fois encore l’aide de ses alliés, son obstination irritant particulièrement l’empereur zolien. La galaxie de Métallah s’installe progressivement dans une éprouvante guerre d’usure entre deux ennemis de force égale, chaque camp se harcelant pour tester la résistance de l’autre.

7) La bataille de Métallah

Alors que les combats en orbite de Métallah font rage, l’essentiel des forces de la planète étant mobilisé pour repousser la flotte ghule, de nombreux vaisseaux de l’Eglise des Purs viennent obscurcir le ciel de Mapuelopolis. S’affranchissant des défenses de la ville, les sombres vaisseaux lancent une vaste offensive contre la capitale fédérale, déversant des flots de soldats qui sèment terreur et désolation sur leur passage. Comme ce fut le cas sur d’autres planètes, les forces conventionnelles se retrouvent impuissantes à contenir le puissant assaut des troupes de l’Eglise des Purs qui allient technologie et pouvoirs occultes destructeurs. Mapuelopolis se retrouve bientôt à feu et à sang, les survivants des combats ayant le choix entre se convertir à la religion de l’oppresseur ou être exécutés sur place.

Les temples spirites de la capitale sont pris d’assaut par une population terrorisée, espérant y trouver une protection à l’heure où personne ne semble en mesure d’opposer une réelle résistance aux forces de l’Eglise des Purs. Horrifié par ces massacres, monseigneur Hamadeus contacte en urgence le chancelier Chat’sky. Celui-ci est confronté à un effroyable dilemme, soit il demande l’intervention des forces fédérales combattant en orbite de Métallah de venir secourir la population de Mapuelopolis, ce qui laisserait le champ libre à l’Administration ghule de s’emparer de la planète, soit il maintient ses forces armées en place au risque de voir la capitale tomber aux mains de l’Eglise des purs et sa population décimée.

Face à cette impasse, Hamadeus le prie d’accepter l’intervention des protecteurs de l’Oeil Etoilé qui sont selon lui les seuls en mesure de combattre efficacement les soldats de l’Eglise des Purs. Chat’sky accepte et demande aux forces chargées de la défense de Mapuelopolis de se rallier aux protecteurs. Reconnaissables à leur médaillon doré représentant l’Oeil Etoilé ainsi qu’à leur ensemble en cuir blanc pourvu d’un long pardessus, des milliers de protecteurs se rassemblent au cœur de la capitale.

Personnages mystérieux apparaissant rarement en public, les huit maîtres spirites prennent leur commandement. Revêtus de simples robes blanches, ils paraissent bien vulnérables face aux armées ennemies, mais quelque chose dans la quiétude de leur visage et l’intensité de leur regard révèle une puissante force intérieure et une inflexible détermination.

Galvanisés par la présence des maîtres à leurs côtés, les protecteurs brandissent comme d’une seule main leur épée-laser dont l’éclat blanc et pur brille au cœur des ténèbres qui semblent recouvrir à présent la cité. Prenant chacun le commandement d’un bataillon de protecteurs, les maîtres spirites engagent le combat contre l’assaillant. Le choc entre les deux forces est d’une rare violence, les ennemis se livrant une bataille sans pitié. Laissant les protecteurs spirites mener seuls la contre-offensive, les troupes fédérales se portent au secours des habitants, évacuant les blessés et les réfugiés qui fuient les quartiers de la cité en proie aux combats.

Bien que numériquement inférieurs aux forces de l’Eglise des Purs, les protecteurs font preuve de courage et d’une indéfectible volonté, combattant pied à pied l’ennemi et parvenant à stopper son offensive au prix de nombreux morts. A la tête de leurs troupes, les maîtres spirites révèlent leur véritable puissance en balayant littéralement les ennemis se trouvant sur leur passage, permettant ainsi aux protecteurs de faire la différence et de pousser les troupes de l’Eglise des Purs dans leurs retranchements. Voyant la situation tourner en leur défaveur et les troupes fédérales se réorganiser en vue de mener une contre-attaque, les assaillants se replient vers leurs vaisseaux qui se rassemblent curieusement au centre de la mégapole.

S’ouvrant en leur milieu, les croiseurs de l’Eglise des Purs dévoilent le système de mort qu’ils recelaient. Concentrant une sombre énergie, d’impressionnants canons se déploient, outils de l’apocalypse réservée à Mapuelopolis. Face à l’imminence de la menace, les troupes fédérales concentrent toutes leurs forces sur les vaisseaux ennemis mais en vain, leurs tirs ne parvenant pas à en percer les boucliers. Les protecteurs spirites quant à eux, bien que sortis victorieux de cette bataille, se retrouvent très diminués après le sacrifice de nombre d’entre eux et impuissants à arrêter cette menace qui s’apprête à frapper la mégapole.

Alors que la peur et le désespoir s’emparent des cœurs, un chant d’une troublante pureté s’élève à travers la ville, couvrant le bruit des pièces d’artillerie qui cessent bientôt le combat à l’image du reste des troupes fédérales. Les protecteurs ayant survécu aux combats s’étaient rassemblés autour des maîtres qui, réunis en cercle les bras levés vers le ciel, entonnaient ce chant si pur qui semblait s’adresser à l’âme même des gens mais également aux éléments. Etrangement lumineux, des nuages menaçants s’étaient amoncelés au-dessus de la ville dans de terribles grondements semblables au tonnerre, englobant les vaisseaux de l’Eglise des Purs.

Avortant subitement l’attaque dévastatrice qu’ils étaient sur le point de lancer, ceux-ci se préparent à quitter l’atmosphère en ordre dispersé mais en sont curieusement empêchés par ces épaisses masses nuageuses luminescentes qui semblent se refermer sur eux tels des étaux, les broyant dans un effroyable grincement métallique et un déluge de feu. La flotte de l’Eglise des Purs n’est bientôt plus que cendres et restes calcinés retombant lentement sur les quartiers dévastés de la cité.

Un silence de mort planait sur la ville lorsque ce fascinant et terrifiant spectacle cessa. Mapuelopolis était sauvée et l’Eglise des Purs avait subi une cuisante défaite qui n’était que le prélude à la fin de son règne de terreur, mais cela au prix de nombreux morts et du sacrifice de la plupart des protecteurs. Les maîtres quant à eux avaient étrangement disparu au cours du rituel, comme volatilisés, les protecteurs ne retrouvant d’eux que leurs robes immaculées. Trois siècles plus tard se dresse à Mapuelopolis un grand mémorial retraçant le cours de cette bataille dont le douloureux souvenir se perpétue de génération en génération de métallahiens.

8) Ravages sur Slidelol

Alors que tous les yeux étaient rivés vers la bataille qui se déroulait sur Métallah, les événements majeurs que connaît la planète où s’étaient établis les mystérieux Réplikants passent pratiquement inaperçu. Ce n’est que plusieurs jours après que l’on apprend que Slidelol a été ravagée et désertée par ses habitants. On avança un moment que les détenus titanesques dont les Réplikants étaient en charge avaient fini par s’évader de leurs geôles en détruisant tout sur leur passage, mais rien ne pu clairement être établi, les forces fédérales prenant le contrôle de la planète et en interdisant l’accès au public comme aux médias.


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